Le Monde après Monsanto
Paysage virtuel Didier Leplat
Alors que les preuves de la nocivité des organismes génétiquement modifiés (OGM) commencent à apparaître au grand jour, les grandes firmes transnationales de l'industrie agrochimique (parmi lesquelles Monsanto figure au premier plan) continuent de réprimer violemment les citoyens qui tentent d'amener un débat indispensable sur l'utilité sociale des OGM.

Habituées à dicter leur loi aux gouvernements, ces sociétés doivent maintenant compter avec un éveil civique suceptible de contrecarrer leurs projets.

En effet les OGM "passent" mal dans l'opinion, tout particulièrement en Europe. Aucune précaution n'est prise quant aux risques irréversibles pour l'environnement, la santé et la biodiversité ; aucune étude scientifique n'a pu conclure ni à leur innocuité ni à l'absence de risques liès à leur dissémination accidentelle, ni même se prononcer sur leurs prétendus bienfaits.

Les grandes firmes du domaine, en premier lieu Monsanto, ont donc déployé une stratégie de contournement : il ne s'agit pas de prouver que leurs produits ne présentent aucun danger, mais de les promouvoir comme autant de remèdes aux problèmes de malnutrition et de santé publique du tiers-monde et, surtout, comme une solution de rechange à un péril, certe bien réel, celui des pesticides. Avec des "codes de bonne conduite" et autres "chartes éthiques" dont elles se dotent pour occulter ce qui reste leur unique objectif : garder les mains libres à l'échelle planétaire en vue de créer toujours plus de "valeur" pour l'actionnaire et supprimer l'autonomie des agriculteurs et des paysans en les rendant otages de leurs produits chimiques. Avec des campagnes publicitaires minutieusement élaborées et massivement financées, elles espèrent bien "retourner" les esprits récalcitrants.

Tous les moyens sont bons pour se faire de l'argent sur le dos des populations les plus fragiles, tout en affichant une parfaite bonne conscience.

D'après un texte d'Agnès Sinaï